Je n’ai pas l’habitude d’écrire des articles négatifs ou de me plaindre dans ce blog, mais pour une fois, je vais faire une exception.
Mon #15ans est un bon élève consciencieux. Certes, ses méthodes de travail ne sont pas toujours très efficaces mais il se donne les moyens de réussir. Je peux dire que l’effort et la frustration sont des mots dénués de sens pour lui, et pas seulement parce que je suis sa maman. Peut-être qu’il se met (que je lui mets sûrement) beaucoup de pression mais quoiqu’il en soit, quels que soient les résultats, il ne baisse pas les bras.
Hier, il est revenu à la maison avec les résultats de son contrôle de XXX, matière qu’il n’apprécie pas vraiment mais pour laquelle sa bonne conscience l’oblige à travailler. Ce contrôle avait été révisé avec sérieux. Là aussi, est ce que tout avait été compris ? Sûrement pas. Est-ce que pendant les cours il avait exercé un esprit critique et demandé d’autres explications au professeur ? Sûrement pas. Est-ce qu’il avait envie de faire ce contrôle ? Absolument pas. Quoi qu’il en soit, le travail de compréhension avait été refait à la maison (merci youtube) et la mémorisation était effective (merci maman). A priori, #15ans est sorti du contrôle assez satisfait, « ça avait mieux marché que la dernière fois ».
Le commentaire qui fait mal
Alors voilà hier, retour du contrôle 10/20. A la maison on est content, c’est bien mieux que la dernière fois (7/20), mais le commentaire en rouge et à l’oral dans la classe fait mal : « moyen, tu devrais davantage apprendre tes leçons. » Je pense que j’étais un peu à fleur de peau mais ce commentaire m’a mise hors de moi. Est-ce que nous, les profs nous réalisons combien un commentaire qui nous semble anodin peut faire de la peine ? #15ans a passé du temps sur ses révisions, et davantage de travail ne changerait pas ses résultats. Et puis 10, c’est certes moyen, mais pour certains ce n’est déjà pas si mal. En quoi ce commentaire peut faire progresser un élève ? Ne pas le décourager ?
Bon je ne m’inquiète pas, #15ans en a vu d’autre et il continuera quand même à travailler la matière XXX, mais peut être que le feed back du prof pourrait l’aider à progresser ?
Le feed back, cet outil si mal utilisé.
Alors que nous passons du temps à concevoir des sujets de contrôle et à mettre des points que nous additionnons inlassablement, nous passons (et moi la première) trop peu de temps à donner un feed back qualitatif. Est-ce que l’évaluation ne doit pas nous servir aussi et surtout à faire progresser l’élève ? Voir ses progrès (d’où vient-il ? Quel est son objectif ?). Ne doit-on pas éviter absolument que l’élève s’assimile à sa note mais plutôt qu’il retienne des conseils et que l’évaluation serve à progresser et pas à sanctionner ?
Des conseils de la PNL
Dans un autre article résumant des formations sur l’évaluation auxquelles j’avais assisté, j’avais noté les éléments suivants :
- L’évaluation pour être efficace doit être fréquente, immédiate et précise (on ne s’arrête pas à ” tu dois faire des efforts en mathématiques” par exemple)
- Le feed back doit toujours porter sur des comportements, ou sur l’environnement de l’élève et jamais sur ce qu’il est.
- Une évaluation doit toujours comporter 3 éléments positifs et un à améliorer
- L’évaluation permet de comparer « soi à soi » à travers le temps et pas soi aux autres, ou soi à un soi idéal.
J’ai aussi entendu parler du feed back « sandwich ». Un élément positif suivi d’un élément à améliorer et on termine par du positif. Je connais les principes et j’ai beaucoup de mal à les mettre en place, mais peut être qu’il est bon de se les rappeler de temps en temps.
Une pratique intéressante.
Ma collègue Claire, professeur de français à Perth m’avait raconté lors de sa dernière visite en France qu’avant chaque évaluation, les élèves devaient faire un état de leur situation. Ils devaient dire à leur professeur comment ils s’étaient préparés au test en justifiant ou pas une non préparation, et ils devaient donner leur ressenti par rapport à leur niveau de réussite. Le professeur ne lit ce document qu’une fois le test évalué. La note ne change pas, par contre le feed back lui est donné en conséquence. Cela suppose évidemment une confiance entre l’élève et son professeur, et une attitude où on ne juge pas un comportement (tentant d’enlever des points à un élève qui n’a pas travaillé…). Je n’ai jamais osé l’expérience. Peut-être que je devrais. Il est sûrement vraiment grand temps en tous les cas que je me penche sur la métacognition.
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