J’ai beaucoup apprécié ce 3eme webinaire d’EscouadeEdu car je n’avais jamais envisagé mon rôle de prof comme celui de leader de groupe, comme dans une entreprise 😉
Certes, certaines idées sont difficiles à mettre en place dans une classe de 35 élèves mais je pense que l’on peut s’inspirer de ces conseils pour améliorer ses pratiques pédagogiques
Le leadership, c’est quoi au fait ?
Le leadership, c’est l’influence, rien de plus rien de moins, l’impact positif que l’on a sur les autres.
Le leadership, ce n’est pas une position, c’est une disposition, dans sa classe aussi.
Ce n’est pas parce qu’on a la position hiérarchique du leader que l’on en est un. Il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas un titre de leader mais qui en sont dans la pratique, ils ont de l’influence.
A tous les niveaux on peut être un leader, nos élèves aussi sont des leaders et il faut développer ces compétences. Tout le monde n’a pas les mêmes responsabilités mais tout le monde a le pouvoir d’influencer positivement les personnes autour d’elles.
Cette conférence ne s’adressait donc pas aux directeurs d’école mais à tout le monde, les professeurs aussi 😉 car en éducation, nous avons tous le devoir d’influencer positivement ceux qui nous entourent.
Le leader doit être un modèle d’apprenant, mon équipe va faire ce qu’elle voit. Peu importe ce que je lui dis, ce qu’elle retient c’est ce qu’elle voit. C’est le principe de la pédagogie explicite. On a besoin de voir des modèles qui nous inspire pour les refaire, un leader qui nous montrer un chemin même si ce n’est pas le chemin unique
Pour être un agent de changement il faut être un agent en changement.
4 grandes idées pour développer son leadership dans la classe.
Les principes ci-dessous sont inspirés du livre de John Maxwell “les 21 lois irréfutables du leadership”
Comment développer une culture d’apprentissage en salle de classe, dans une école, à tous les niveaux du système ?
#1- Avoir une vision et une culture
Pour parler de leadership, il faut parler de vision et culture.
La vision est le projet éducatif que l’on souhaite mettre en place. Il peut être afficher dans l’école mais pas forcément appliquer. La vision c’est ce que l’on dit. La vision ne se transforme pas en culture. La culture c’est ce que l’on fait, ce qu’on voit dans l’école, ce que l’élève ressent. La vision doit être perçue au niveau des élèves si on veut une cohérence entre culture et vision
Dans l’idéal, il doit y avoir un écart minime entre les 2, une vraie cohérence
Pour bâtir le leadership, il faut s’assurer d’avoir la même vision que les personnes avec lesquelles on travaille et il faut aussi préparer le terrain. A l’échelle de l’école, on définit son projet par exemple, on va mobiliser des partenaires, on s’assure d’avoir des ressources.
Par exemple une école secondaire qui se donne l’objectif de transformer ses pratiques pédagogiques et inclure le numérique ne l’improvise pas un matin. On doit préparer le terrain et être sûr que l’on partage tous ce projet commun. Si ce terrain n’est pas préparé, que l’on n’a pas donné du sens à nos actions alors le message peut sembler confus. On ne sait pas où on doit aller ou pourquoi on fait ces choses.
On a besoin d’explorer ensemble de planifier ensemble de tâter le terrain et se tromper avant de passer à l’action réflexive et collective (cf webinaire 2). Cela passe par la création de condition pour mobiliser les acteurs.
La communication du projet est importante. La communication ce n’est pas seulement dire les choses mais c’est surtout s’assurer que la personne en face a compris, qu’elle adhère à ce que je dis. Si on ne donne aucun sens au message (le projet par exemple), qu’on ne le sent pas, peu importe la manière avec lequel il va être communiquer, les autres ne l’entendront pas, il n’y a pas de connexion et ce qui sera retenu sera peu de chose et surtout souvent fausser car ce sera teinté par cette incompréhension.
#2 Créer des RELATIONS avec les autres (nos élèves)
Voici 10 bonnes idées pour entretenir des bonnes relations avec les autres, dans sa salle de classe
- Être Aimable: dès que l’on rentre dans sa salle de classe avec le sourire. Avoir l’air aimable et être aimable.
- Se souvenir du nom des élèves.
- Connaitre leurs intérêts. Qu’est-ce qu’ils font après l’école ? Le soir ? En week-end ? Comment ramener tout cela dans la salle de classe ? Pour m’en servir dans mon enseignement, pour ce que je leur dis corresponde à leur intérêt, ou me permettre de faire des connexions avec eux.
- Être à l’écoute pour comprendre. Se mettre en mode observation pour arriver à mieux comprendre mes élèves, sincèrement mieux les comprendre.
- Suivre la règle d’or : traiter les autres comme on voudrait être traité nous-même, peu importe avec qui on a à faire, dans le respect des rôles de chacun.
- Demander de l’aide. Cela démontre une certaine confiance dans l’autre. Il faut laisser nos élèves nous impressionner, les laisser nous apprendre des choses, apprendre d’eux. Apprendre aussi de nos collègues et savoir leur demander de nous aider quand on a besoin. Cela bâtit la confiance car cela donne de la valeur aux autres.
- Être intègre, authentique.
- Appliquer la loi du 101%. On trouve 1% de chose que l’on a en commun et on met 100% de notre énergie là-dessus pour faire des connections avec les autres avec l’idée de bâtir des relations avec les élèves, les collègues.
- Encourager les autres, travailler sa rétroaction, féliciter les élèves et les collègues.
- Être empathique.
On va bâtir notre leadership sur ces relations car le leadership c’est l’influence.
On ne peut pas influencer des gens qui sont indiffèrent à notre égard, quelqu’un qui ne nous aime pas, quelqu’un avec qui on ne connecte pas. Or connecter, ça part de l’autre. Il faut être à l’écoute.
La connexion commence quand l’autre sent qu’il compte pour nous.
C’est ce que John Hattie met en évidence. Un des premier facteur d’influence c’est la relation avec l’autre, le sentiment que l’on croit au potentiel des personnes avec lesquelles on travaille, deviner la petite étincelle dans l’œil de chacun.
#3- EQUIPER LES AUTRES
En salle de classe ou bien au niveau de la direction de l’école, on peut équiper les personnes dont nous sommes responsables.
Le leader doit développer 3 intentions :
- Identifier le talent
Le système n’est pas vraiment fait pour cela. D’ailleurs on dit que l’on a des corrections de copies, on cherche ce qui manque. C’est évidemment notre rôle de juge. Mais c’est aussi important d’identifier ce qui fait la force de l’élève.
- Positionner le talent
On doit mettre l’élève dans le rôle ou il est le meilleur.
- Outiller le talent
C’est notre rôle que de les amener plus loin que le talent qu’ils ont déjà. On dit devenir des « faiseurs de possibles » C’est le principe de la différentiation pédagogique. Cela passe aussi par demander de l’aide si on n’a pas les compétences, si on ne sait pas comment aider les élèves.
Le leader a besoin de 3 ingrédients clefs pour équiper son équipe.
- Responsabilité. On donne des responsabilités à son équipe, ce sont les élèves qui sont responsables de leur réussite, pas le professeur.
- Autorité. On leur fait confiance, on leur laisse l’autorité sur les tâches qu’ils ont à accomplir on ne les étouffe pas.
- Imputabilité: on définit un but commun un calendrier un but commun et on les laisse agir, se tromper, on lui permet de rendre des comptes.
En tant que leader je n’ai donc pas une obligation de résultats, mais j’ai une obligation de moyens, je dois montrer que j’ai tout mis en œuvre pour faire réussir toute mon équipe. Dans l’Ontario, si un élève échoue il faut avoir une documentation importante pour prouver que l’on a vraiment tout mis en place pour l’amener à la réussite.
#4-AVOIR LA BONNE ATTITUDE
Quand on dégage une attitude positive, il est plus facile pour notre équipe d’avoir la même. Avec un beau sourire, de la bonne humeur, il est difficile pour nos élèves d’être négatif. L’attitude c’est un peu comme la peinture que l’on met sur son pinceau et que l’on va retrouver sur tous les objets autour de nous. C’est un peu des lunettes qui me permette de percevoir ma réalité d’une certaine manière, c’est mon interprétation de ma réalité, c’est ce qui devient ce que je vis. Avec un autre pinceau, une autre attitude, on peut percevoir la réalité d’une toute autre manière.
Il ne faut jamais oublier que l’attitude est un choix. On choisit d’avoir une attitude positive, une attitude agréable.
Alors maintenant, comment fait on concrètement pour mettre en oeuvre le leadership dans sa classe ?
A lire dans le prochain billet 😉
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