Combien de fois, j’ai lu sur un bulletin : il faut changer de comportement. Et combien de fois je me suis dit aussi que le comportement de mes enfants m’agaçait ? Et que ce soit en classe ou à la maison, une chose est certaine : on ne peut pas contrôler les autres. En revanche, on peut agir sur notre comportement pour influencer celui des autres.
Pour cela, il nous faut néanmoins certaines explications pour nous donner des clefs et ainsi agir de la manière la plus efficace possible.
Le mooc « La psychologie pour les enseignants » sur la plateforme FunMooc est à destination des professeurs mais je trouve que beaucoup de ces remarques s’appliquent aussi à la maison.
Une bonne nouvelle : le comportement est appris, il peut donc être désappris.
1.Le comportement bon ou mauvais sert à quelque chose.
Un enfant se comporte d’une certaine façon pour obtenir de manière consciente ou non des conséquences.
Le comportement a donc deux fonction :
- Obtenir quelque chose (des biens matériels quand on vole quelque chose), un statut (domination, agression, « clown »), attirer l’attention sur soi (du prof ou des élèves ou de ses parents).
Certains élèves savent attirer l’attention par des comportements positifs et valorisés et d’autres pas. Certains élèves qui ont besoin de beaucoup d’attention ne savent pas faire autrement que perturber la classe pour obtenir cette attention.
- Éviter quelque chose et souvent quelque chose de désagréable (un contrôle, un exercice, son incompétence en public etc.).
Perturber le cours peut alors être un moyen de se soustraire au conséquence négative juger plus néfaste que le comportement perturbateur. De la même manière, se faire « oublier » peut-être une manière d’éviter quelque chose de désagréable : on préfère entendre des reproches plutôt que de s’exposer en public.
2. Pour modifier les comportements de l’enfant, il faut d’abord réfléchir au nôtre.
Pour modifier un comportement, on peut jouer sur les antécédents.
Un antécédent est tout ce qui précède un comportement. Un antécédent est une instruction, une phrase prononcée par le prof, le parent, une intonation, un bruit…
Il faut donc identifier les antécédents qui déclenchent les comportements problématiques et utiliser les antécédents qui promeuvent les comportements souhaités
Les antécédents qui déclenchent des comportements problématiques sont souvent liés à un sentiment négatif (injustice, perte de contrôle, humiliation, peur)
Certains antécédents diminuent la probabilité d’un comportement positif
- Donner des ordres. (Range ta chambre)
- S’énerver, crier, perdre le contrôle.
- Menaces, ultimatum (tu arrêtes ou bien je….)
- Répétition (Tu descends ? Tu descends ? Tu descends ? etc..)
- Arguments d’autorité (parce que c’est comme ça, tu ne discutes pas, c’est maintenant, je l’ai décidé).
Ces antécédents sont encore moins efficaces dans un contexte de faim ou de fatigue.
Certains antécédents augmentent la probabilité d’un comportement positif
- Être poli(e).
- Garder un ton aimable, chaleureux, sourire.
- Être clair sur le comportement demandé.
- Être physiquement proche affectueux et rassurant.
- Offrir des choix.
- Aider à commencer plutôt qu’ordonner.
- Commencer par des choses faciles.
- Lancer des défis (dire que la tâche va être compliquée alors qu’en fait il va y arriver).
Dans un contexte de sécurité, de respect, où on se sent soutenu, ces antécédents sont très efficaces.
3. Modifier le comportement en jouant sur les récompenses et les punitions
Une conséquence est tout ce qui se passe après un comportement.
On peut récompenser certains comportements et donc les renforcer.
Une récompense peut être :
- Matérielle (argent, nourriture..)
- Sociale (compliments, sourire, reconnaissance, attention, popularité, toucher affectueux),
- Avoir un privilège (avoir le droit de…)
- Éviter (faire cesser quelque chose de désagréable)
On peut punir d’autres conséquences pour diminuer l’apparition d’un comportement.
Ce peut être :
- La douleur, la faim, la soif
- La perte de possession
- Les reproches et les réprobations
- L’isolement
4. Parfois recevoir une punition pour un enfant permet d’éviter une conséquence encore plus négative
Bien souvent les comportements persistent parce qu’ils sont renforcés par des conséquences positives. Nous avons l’impression que la conséquence (punition, reproche…) pour l’enfant est négative alors que pour lui, cette conséquence lui apporte ce qu’il cherche inconsciemment.
Exemple de conséquences positives avec une punition :
- Échapper à une tâche pénible, à une contrainte.
- Susciter des rires, de l’approbation chez les camarades.
- Attirer l’attention sur soi (du professeur, de ses parents). La réaction de l’enseignant ou du parent a un comportement inapproprié renforce la récompense.
- Apaiser une situation dérangeante (arrêter d’avoir l’attention sur soi en disant « je ne sais pas »).
- Obtenir une stimulation intrinsèquement gratifiante (balancement sur la chaise, geste rapide, automutilation parfois).
Donc pour résumer, il faut se rappeler que
- Tous les comportements (énervants) ont un objectif qui n’est peut-être pas celui que l’on croit (l’enfant « énerve » pour obtenir quelque chose ou éviter quelque chose)
- Pour agir sur le comportement d’une personne, on ne peut agir que sur le nôtre. Certaines de nos comportements sont plus efficaces que d’autres pour modifier celui des autres.
- Les conséquences du comportement (punir ou récompenser) vont aussi modifier le comportement de l’enfant.
- Punir peut aussi ne pas avoir les conséquences souhaitées. Parfois être puni permet malgré tout à l’enfant d’obtenir une « récompense » bien souvent inconsciente (obtenir de l’attention, un statut…)
- ….qu’on est humain et qu’on fait comme on peut mais que c’est toujours utile d’avoir ce type d’information 😉
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