J’ai récemment regardé cette vidéo qui nous apprend beaucoup. Merci à Laetitia Ferrari de me l’avoir fait découvrir.
(Unfortunately this video is just in french)
André Tricot est très clair et ses idées vraiment intéressantes. La vidéo est un peu longue. Voici les grands points abordés :
Idée reçue 1 : les digital natives sont des élèves qui zappent facilement, qui restent dans le superficiel et qui sont multi tâches
La capacité attentionnelle sont toujours les mêmes : un élève n’est pas capable de faire plusieurs choses à la fois de manière satisfaisante, il n’y a que la compétence qui permet d’augmenter le nombre de choses que l’on fait bien.
Il en est de même pour le style d’apprentissage (visuel, auditif…). Aucune recherche n’a démontré ces concepts.
Idée reçue 2 : On apprend mieux avec le numérique
(Le numérique favorise l’autonomie, il permet de mieux s’attaquer au besoin particulier des apprenants, l’apprentissage est plus actif etc.)
Le numérique n’est pas une fin en soi, c’est un outil comme un autre qui ne peut être efficace que si on comprend vraiment sa valeur ajoutée. Les outils numériques n’apportent un plus que si on leur laisse leur rôle d’outil.
Idée reçue 3 : L’apprentissage des langues
Il faut apprendre une langue tôt, les langues, on est doué ou pas, avec le numérique, on apprend mieux les langues, regarder des films en VO est la meilleur moyen d’apprendre une langue, le séjour à l’étranger est le meilleur moyen d’apprendre etc.. Cela reste des idées reçues.
Idée reçue 4 : La différentiation pédagogique doit être mise en place par les professeurs.
Pour l’instant les chercheur ont du mal à définir ce terme, ils ne savent pas ce si c’est efficace et auraient tendance à dire que non.
Idée reçue 5 : Les élèves apprennent mieux en manipulant
On apprend mieux à faire quelque chose quand on comprend ce que l’on fait et pourquoi on le fait
Quand l’objectif est de comprendre, d’élaborer une connaissance notionnelle, ce qui est important c’est d’être actif cognitivement (réfléchir, se poser des questions faire des hypothèses)
Si les tâches demandées au niveau des connaissances sont trop exigeantes, il vaut mieux les enseigner.
Ex : je donne un texte simple, je demande aux élèves d’expliquer entre eux ce qu’ils ont compris, c’est bénéfique car c’est à la portée de l’élève. Je donne un jeu de textes plus compliqués et demande aux élèves de construire une carte mentale pour mieux les comprendre, cela est trop difficile, cela n’est pas bénéfique en tous les cas pas pour tous les élèves, seulement pour les bons.
Idée reçue 6 : S’appuyer sur l’intérêt des élèves améliore leur apprentissage.
Pas forcément. L’intérêt d’une activité n’est un élément de la motivation et cet élément n’est pas suffisant pour motiver. De plus la motivation n’est qu’un seul élément des processus d’apprentissage.
Idée reçue 7 : Il faut développer les échanges verbaux entre élèves
Oui mais seulement s’il n’est pas plus efficace d’apprendre tout seul. Pour certaines tâches, avec certaines tailles de groupe, les échanges verbaux sont inefficaces.
Idée reçue 8 : La classe inversée : nouvelle manière simple et efficace d’enseigner.
Pour l’instant, il n’existe que des preuves anecdotiques qui prouvent que la classe inversée améliore les résultats de l’apprentissage.
Quelques éléments pour aller plus loin :
Il existe 2 types de connaissances :
Les connaissances primaires : ce sont des connaissances qui s’acquièrent de manière implicite sans besoin d’attention (reconnaitre des visages, parler la langue que l’on entend tous les jours quand on acquiert le langage). L’apprentissage est rapide inconscient et sans effort, fondé sur l’exploration et le jeu. La motivation n’est pas nécessaire, la généralisation est aisée.
Les connaissances secondaires : ce sont des connaissances qui préparent à la vie future (lecture, maths…). Leur apprentissage requiert une grande attention, beaucoup d’efforts. C’est un processus lent qui nécessite un enseignement ou une pratique très soutenue (pour une passion par exemple). La motivation est fondamentale. Les généralisations de ces connaissances sont très difficiles, on attache la connaissance à un contexte. C’est pour acquérir ces connaissances que l’on va l’école
Les niveaux d’attention :
Passif : les élèves reçoivent des explications et focalisent leur attention sur ces explications
Actif : les élèves manipulent physiquement les supports d’apprentissage
Constructif : les élèves génèrent de l’information au-delà de ce qui a été présenté (essaye de comprendre par eux même, ils rajoutent de l’information)
Interactif : plusieurs élèves collaborent coopèrent et confronte leur découverte. Pour mettre en œuvre le niveau 3, on peut résumer, réaliser une carte, dessiner, s’auto évaluer, s’auto expliquer, expliquer à autrui, manipuler. Toutes ces actions ne sont pas toute aussi efficaces les unes que les autres. (Fiorella et Mayer, 2015)
L’engagement de niveau 4 est plus efficace que le 1, mais plus coûteux, plus exigeant, donc on a un meilleur résultat au risque que ce résultat soit observé que chez les meilleurs ou un résultat meilleur à condition d’y consacrer plus de temps.
Quand un professeur met en place des activités, il peut jouer soit sur le style de tâches, soit sur le niveau d’attention.
0 commentaires