Cet article est basé sur une série de vidéos proposées par Karl KAPP “How to increase learners’ engagement? » , propose par le site lynda.com
Le principe est simple : Les élèves doivent être actifs, engagés, défiés et motivés par des objectifs.
Pourquoi ne faut-il pas s’arrêter aux cours magistraux ?
Le cours magistral est un cours où le professeur amène l’ensemble du savoir, soit seul, soit en questionnant sa classe. Les bureaux de la classe sont organisés en ligne.
Le cours magistral est un bon outil lorsque l’on veut faire passer des notions complexes mais ne devrait pas être utilisé systématiquement. .
En effet, dans un cours magistral, l’élève ne résout pas de problèmes et ne développe pas son esprit crique. Le cours magistral n’encourage pas à la collaboration entre élèves ou l’exploration de la connaissance.
Le cours magistral la plupart du temps est un moyen de transmettre des faits auxquels on peut accéder facilement sur internet ou dans les livres.
Diminuer le nombre de cours magistral ne veut pas dire les supprimer mais s’éloigner d’une pratique où l’on fait 100% de cours magistral.
Il est important de valoriser l’engagement, l’action et la proactivité. Il est donc fondamental que le professeur incorpore des activités qui vont plus loin qu’entendre ou lire. Il faut donner des opportunités aux élèves de discuter, critiquer, remettre en questions le contenu des cours qu’ils étudient, de manipuler les contenus, de travailler avec ces contenus et de ne pas seulement les mémoriser. L’élève passe de la position passive à la position engagée. Un élève engagé est moins distrait, développe sa pensée critique et prend plus de plaisir dans les apprentissages.
Ce changement de pédagogie implique quelques contraintes :
- Accepter de « perdre du temps » dans la modification de l’espace classe (exemple : retourner des chaises, pousser les bureaux pour travailler en groupe de 4)
- Accepter un niveau sonore un peu plus élevé que d’habitude
- Accepter que certains élèves à certains moments se déplacent dans la classe.
Ces facteurs peuvent être dérangeant pour le professeur qui a l’impression de perdre le contrôle de sa classe, surtout si le groupe a une grande taille. Maintenant, il faut aussi admettre que le professeur perd du temps avec une classe qui n’est plus attentive à ce qu’il dit. De plus si les élèves sont motivés et que les règles sont claires (voir classroom management), cela peut très bien se passer.
Le cours passera souvent par l’organisation de travail de groupe. Un travail en groupe efficace doit respecter des règles simples :
- Le groupe peut être constitué par le professeur (niveau hétérogène ou homogène, tirage au sort, proximité dans la classe par exemple) ou par les élèves. Il faut varier. Il est important que les élèves prennent l’habitude de travailler dans différents groupes.
- Chaque membre du groupe a une activité précise à faire (que le professeur ou les élèves trouvent) ou bien un rôle précis dans le groupe (rapporteur, scribe, gardien du temps, arbitre des idées par exemple).
- Les rôles dans le groupe ne sont pas figés, ils peuvent changer d’une semaine sur l’autre.
- Le temps de travail du groupe est guidé et divisé en séquences précises avec des objectifs précis. Il peut être intéressant de montrer le temps avec un chronomètre par exemple.
- Le comportement dans le groupe est évalué en continue par le professeur (implication, créativité, participation de tous les membres etc..), ce qui permet, grâce à une grille de noter non seulement le contenu mais les savoir être et les savoir-faire.
- Des temps de mise en commun régulières sont souhaitables.
Comme pour tout changement, il est important de ne pas tout bouleverser. Diminuer son nombre de cours magistral se fait par étape. On commence peut être avec un petit groupe, dans une classe où les enjeux ne sont pas trop importants (en seconde, en AP par exemple) ou dans une classe où le relation se passe mal et où l’on a tout à gagner à tenter de nouvelles méthodes de travail.
Ne plus utiliser le cours magistral suppose d’avoir un plan de cours très clair les objectifs à atteindre, les activités des élèves, la durée de l’activité. Le professeur aura peut-être l’impression d’être moins actif car la plus grande partie de l’activité sera réalisé par l’élève et le travail sera fait pendant la préparation du cours.
Voici quelques moyens qui permettent de ne pas se limiter au cours magistral.
les outils pour rendre les élèves plus actifs
1- L’étude de cas.
Très souvent, l’étude de cas est proposée comme un outil d’évaluation des connaissances. Or elle peut être un bon exercice à faire réaliser par un groupe d’élèves. Cette étude de cas est d’autant plus intéressante si elle se base sur un fait réel (qui peut être simplifié certes).
Une étude de cas intéressante doit donner aux apprenants un vrai problème à résoudre. Il est intéressant que les apprenants travaillent en groupe sur ce cas. Cela leur permet de partager des idées, de remettre en questions les idées des autres et de communiquer.
Le professeur accompagne le travail des groupes par des petites présentations collectives qui donnent des informations mais ne donnent pas les solutions. Ces temps collectifs peuvent permettre de cadrer le travail des groupes ou reprendre la main si le niveau sonore est trop élevé.
A la fin du cas, les groupes présentent leurs solutions. Ils peuvent le faire à l’oral ou cela peut donner lieu à l’utilisation d’outils tels que prezzi, powerpoint pour une Préao, une vidéo, une infographique avec Piktochart, une affiche, une présentation orale sans support.
Le travail peut alors être évalué par le professeur aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, et grâce au retour des autres groupes.
2- Les cartes indexées
Les cartes indexées sont des morceaux de papiers ou de bristol qui peuvent être utilisés à différentes fins.
- Distribuer 3 cartes de 3 couleurs différentes peut vous permettre de faire des sondages rapide pour savoir si tout est compris (vert), cela pourrait être plus clair (orange), je n’ai rien compris (rouge)
- Donner une carte par groupe pour donner les réponses du groupe à la question posée par le professeur. Chaque élève inscrit sa réponse et ensuite le groupe choisit la carte qu’il présente à la classe.
- Donner une carte blanche à chaque élève et demander lui d’écrire un commentaire/une question/ un point difficile à comprendre sur le cours précédent. Ramasser les cartes et traiter des notions qui reviennent le plus souvent.
3- Think-Pair-Share
Littéralement : pense, groupe et partage. On donne à chacun des membres d’un groupe une question/un problème/un exercice que chacun doit résoudre seul. Ensuite, chacun partage sa solution ; compare et essaye de comprendre pourquoi les solutions sont différentes (si c’est le cas).
4- Résumer
Cela consiste à laisser du temps aux élèves pour résumé les idées (et pas à l’enseignant..). Cela peut laisser penser qu’il y a moins de temps pour le contenu. Certes, cela est vrai mais peut être vaut-il mieux s’assurer que les notions complexes sont bien comprises quitte à passer moins de temps sur les notions plus simples.
Pour faire faire un résumé, on peut demander aux étudiants : qu’avez-vous appris jusqu’à présent ? Et pour cela, on peut :
- Mettre les élèves en groupe de 2.
- Laisser au groupe UNE minute pour résumé les idées principales par écrit.
- Partager le résumé avec un autre groupe.
- Faire le point avec la classe pour voir quelles sont les grandes idées qui ont été retenues.
On peut faire une variante en demandant à chacun de prendre UNE minute pour se faire son résumé (non rédigé), de se déplacer ensuite vers la rangée opposée à la sienne et de faire son résumé à un camarde avec lequel il ne travaille pas d’habitude.
D’autres questions sont possibles : quelle a été l’idée la plus surprenante ? La plus intéressante ? Comment pourriez-vous expliquer ce cours à vos parents ? Amis ? Faites une liste des 10 mots/thèmes clef sur lesquels on a travaillé aujourd’hui.
Et pour aller plus loin… demandez à un élève de faire un petit résumé audio ou vidéo que vous postez sur le site de la classe.
5- Les jeux de rôle
Les jeux de rôle permettent aux élèves de bien comprendre le cours en se mettant à la place de quelqu’un d’autre. Le plus souvent, le professeur créé un scénario et demande ensuite à ses élèves de préparer puis jouer le jeu de rôle devant la classe ou une partie de la classe.
Pour rendre le jeu de rôle un peu différent, le professeur peut faire tirer au sort des cartes sur lesquelles les rôles diffèrent. Il peut aussi demander aux élèves d’inventer leurs propres jeux de rôle, en pensant au rôle qu’il pourrait avoir dans une entreprise ou un thème en lien avec la discipline.
Enfin, vous pouvez demander aux élèves de présenter à la classe le jeu de rôle en restant dans le rôle qu’ils ont joué.
6- Les exposés
Les exposés sont très souvent utilisés, c’est le plus souvent ce que nous faisons lorsque nous ne faisons pas de cours magistraux.
Le plus souvent, il est préférable de ne pas laisser trop de temps pour faire un exposé. Ce n’est pas parce que nous donnons beaucoup de temps que l’étudiant s’y consacrera plus longtemps.
Les exposés peuvent aussi être spontanés. Par exemple, vous pouvez préparer des petites feuilles de papier avec des points de cours qui ont déjà été discutés durant le trimestre. L’étudiant tire une question. Si elle ne lui plait pas, il peut avoir une deuxième chance. Puis il a un certain temps pour préparer sa réponse (1, 2, 3 minutes) et une minute pour répondre à la question. Les autres étudiants ont une grille pour évaluer l’étudiant qui présente (capacités à présenter, qualité des réponses etc.)
Si l’exposé est préparé à la maison, celui-ci peut prendre une allure formelle (en faisant attention à la présentation vestimentaire par exemple). Cette exposé peut être une introduction à cours, ou un élément qui permet d’aller plus loin. Les autres élèves ont aussi une grille d’évaluation ainsi qu’une liste de questions préparées par l’étudiant qui réalise l’exposé et auxquelles il faut répondre durant la présentation.
On peut enfin proposer aux étudiants de faire un exposé libre pendant une minute (ni plus ni moins) pour apprendre à gérer le temps.
7- Les jeux sérieux
Ces jeux sont de plus en plus développés. Ils servent non seulement à apprendre des concepts mais aussi des savoir-faire et des savoirs être. Lorsqu’on se sert d’un jeu sérieux, on peut suivre la méthode suivante :
- Introduire le concept du jeu et ce que les élèves vont apprendre
- Faire jouer les élèves
- Debriefer et généraliser.
- L’utilisation des technologies
Notre instinct en cours serait d’interdire les technologies. Pourtant elles peuvent être très utiles :
- Les étudiants peuvent faire des vidéos avec leur téléphone portable
- Ils peuvent envoyer des petits fichiers audio avec whatsapp.
- Ils peuvent partager simplement des documents grâce à google drive
- On peut faire une interview grâce à Skype
- On peut créer un blog pour la classe.
Tous ces outils sont utiles, il faut les utiliser, varier sans jamais perdre de vue l’objectif du cours.
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