Je me suis rendu compte que mes étudiants avaient du mal à apprendre un cours. Or beaucoup vont continuer en licence l’an prochain avec des contenus plus complexes que les cours de BTS. J’ai donc décidé de leur montrer comment apprendre un cours complexe.
#1 Partir d’une synthèse de cours déjà rédigé
Pour leur faire comprendre la méthodologie, je suis partie de la fin. Je leur ai donné un cours entier (j’aurais pu partir d’un livre mais nous n’en avons pas). Je leur ai demandé dans un premier temps de lire le cours. Très vite, les étudiants m’ont dit que cet exercice était difficile et qu’ils ne savaient pas comment s’y prendre.
#2 Contextualiser et trouver la « colonne vertébrale » du cours
La première chose que je leur ai conseillé de faire est de replacer ce cours dans un contexte. Pourquoi faire ce cours à ce moment-là ? Quel est son lien avec le chapitre précédent ? Quel est son intérêt ? Mon expression préférée est de prendre du recul. Ne pas se précipiter dans les détails, mais répondre à la question « à quoi sert ce cours ? » . Une fois que la réponse à cette question a été obtenue, alors je leur ai demandé de prendre un surligneur pour repérer les grandes parties de notre cours. Il ne s’agissait pas seulement de lire les titres mais véritablement de comprendre leur signification et de comprendre leur articulation, leurs liens.
#3Choisir la structure appropriée
Une fois ce travail réalisé, je leur demande de choisir la structure « recette de cuisine » ou “soleil”. La structure « recette de cuisine » signifie que l’ordre des parties du cours est fondamental. Si je donne une méthodologie par exemple, cette structure est parfaite. Dans la structure soleil, on peut mélanger les idées et donc l’ordre des rayons de mon soleil (on se rapproche ici des cartes perceptuelles). Ce travail est important : tous les cours ne peuvent pas se schématiser par des cartes perceptuelles. Une fois ce choix fait on trace sur une feuille cette structure.
#4 Rentrer dans les détails et comprendre…
L’étape suivante consiste à s’intéresser à une partie (une bulle) et de reprendre le même raisonnement : quelle est la structure de la partie. Cela n’apparait pas de manière aussi évidente car la partie est rédigée, sans titre apparent. Nous devons donc faire un travail de lecture et parfois de « traduction », en repérant les idées clefs et en mettant à côté de chaque idée clef un indice qui permette de la comprendre et de la mémoriser. Le premier temps se fait seul (ou par 2) et je passe regarder le travail des élèves. Puis nous mettons en commun. Cette partie donne lieu à beaucoup de discussions où mon rôle est majeur. J’encourage et je félicite les élèves qui disent qu’ils ne comprennent pas, je les incite par mon questionnement à préciser ce qu’ils ne comprennent pas, et je sollicite les autres à répondre à leurs questions.
# 5 Compléter la structure
Une fois les idées comprises et surtout mises en lien, nous complétons ensemble notre schéma. J’encourage à mettre des verbes sur toutes les flèches, les liens entre bulles. Chaque élève doit non seulement mettre l’idée clef dans sa bulle mais aussi un indice qui lui permette de s’en rappeler. J’aime bien les dessins. Nous arrêtons le travail à la première partie.
# 6 Mémoriser
Je demande aux élèves de regarder une partie de la structure dessinée (en commençant par une bulle en haut à gauche), de fermer les yeux et de la revoir dans sa tête et pas de se la réciter/redire dans sa tête, vraiment de la voir. Si l’image n’est pas claire, l’élève vérifie, recommence jusque ce soit clair puis rajoute une deuxième bulle que l’on mémorise, et on rajoute ensuite la première à la deuxième dans sa tête. Puis on continue. Une fois l’ensemble mémorisé, je ferme le tableau et je demande aux élèves de fermer les yeux et de revoir le schéma dans sa globalité et de s’assurer que tous les détails sont bien clairs, qu’ils les voient. On vérifie ensemble en ré-ouvrant le tableau.
Le lendemain, dans un autre cours, j’ai redemandé aux élèves de revoir le schéma dans leur tête. Lors du cours suivant, je fais un contrôle rapide pour s’assurer de la mémorisation.
Ce travail est un peu laborieux mais je me suis rendu compte à ce moment-là que comprendre la structure d’un cours n’était pas facile et que des idées clefs que je trouvais simples n’étaient parfois pas aussi bien comprises que ce que je croyais. Le travail de mémorisation a aussi très utile pour les élèves. Ils se sont rendu compte qu’au bout de notre schématisation, ils étaient capables de se rappeler du contenu que l’on avait vu et de le ré-expliquer alors qu’au départ, le contenu était complexe.
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