Motiver son ado est un sujet qui paraît intéressant surtout en début d’année parce que on a tous en tant que parents dû faire face à un manque de motivation que ce soit pour les devoirs, l’école ranger sa chambre, se lever aider dans la maison et on se pose souvent la question qu’est-ce que je peux faire pour motiver mon ado ?

Dans cet épisode, j’ai demandé à Christian Vanhenten de m’expliquer

• Ce qu’est la motivation
• Ce que l’on peut faire pour faciliter cet état chez nos enfants

Bonne écoute

La motivation, c’est quoi ?

La motivation est un état dans lequel on a un moteur à agir, une force qui nous met en mouvement, une étincelle qui fait qu’on a envie d’avancer et qu’on sait vers quoi on veut aller.

Un problème de motivation peut venir d’un manque de vision : le jeune ne sait pas ce qu’il veut faire. Cela peut aussi être dû à des croyances limitantes sur soi-même (“Je ne suis pas capable”) ou sur le monde (“Je ne suis pas au bon endroit, dans la bonne communauté”).

Parfois, le manque de motivation vient aussi d’un problème de maturité et il est souvent nécessaire de laisser du temps pour que les choses s’installent, même si pour un parent c’est vraiment stressant.

La motivation peut venir de l’action : parfois, il est nécessaire de se mettre en marche, de se mettre dans l’action pour faire naître la motivation. Se mettre en marche peut vouloir dire faire des stages, lire des livres, regarder des films, discuter pour pouvoir créer une petite étincelle.

Une chose est certaine : on ne peut pas motiver quelqu’un. Par contre, on peut mettre en place des facteurs qui facilitent l’état de motivation. Motiver son ado commence par soi même.

Comment mettre en place un cadre positif ?

Travailler sur son comportement de parent

Tout d’abord, on peut montrer l’exemple en modélisant un comportement que l’on aimerait voir chez les enfants. Si nos enfants ne sont pas motivés, on peut commencer par se demander : est-ce que je le suis aussi ? Ou est-ce que je suis trop dans l’action ? Les enfants peuvent se comporter de la même manière, mais ils peuvent aussi faire exactement l’inverse.

Être conscient de son irritation

Il est aussi important de gérer son irritation, surtout quand on fait beaucoup d’efforts pour motiver son ado et que la motivation n’est pas là. L’irritation est contre-productive : elle peut confirmer les croyances limitantes de l’enfant (“Eh bien, il/elle a raison, je suis nul”) et elle peut aussi confirmer ses croyances sur le monde qui l’entoure (“Je n’ai pas envie de me mettre au travail et de devenir aussi irrité que lui ou elle”).

Bien évidemment, l’irritation est difficile à contrôler, mais il faut toujours garder en tête que l’important, c’est de conserver le lien : “Je t’aime et je serai toujours là pour toi”. Il faut donc arriver à jouer sur deux tableaux et travailler sur les archétypes féminins et masculins : l’archétype masculin va donner l’impulsion et mettre les limites ; l’archétype féminin va donner de la réassurance.

Décourager les comportements que je veux voir disparaître, faciliter ceux que je veux encourager

Enfin, dans mon comportement de parent, je peux faciliter certains éléments pour motiver son ado et en décourager d’autres. Je peux mettre en place des choses pour rendre plus difficile les comportements que j’ai envie de voir disparaître et faciliter ceux que j’ai envie de voir apparaître.

La question se pose pour certains comportements pour lesquels j’ai envie d’agir à la place de mon enfant qui n’est pas motivé.

Faire à la place de son enfant peut parfois être un élément déclencheur ou un élément qui empêche l’action. Il faut alors regarder la situation de manière assez précise : est-ce que je fais à la place parce que je suis le moteur et que je fais le premier pas qui gêne le déroulement de l’action ? Ou est-ce que je fais à la place parce que je le remplace et que mon action ne sert à rien ? Si je remplace, mon action ne sert à rien.

Travailler sur la vision

Le rôle du parent, c’est aussi de travailler sur la vision et parfois de regretter ce que peut apporter l’inaction. Inviter l’enfant à se projeter dans les conséquences de son inaction d’aujourd’hui sur le futur, sans attendre une réponse immédiate, mais en l’interrogeant sans le juger. Ensuite, mettre en place un contrat sur les objectifs en restant clair sur les limites.

Travailler sur l’échec

La dernière chose, c’est aussi de travailler sur l’échec pour motiver son ado. Parfois, un enfant n’est pas motivé parce qu’il a vécu un échec et qu’il se dit que c’est terminé. Or, l’échec est un moment d’apprentissage. La mise en place de cette attitude positive vis-à-vis de l’échec, c’est-à-dire accepter la douleur et ensuite avancer, permet de questionner ce que l’on a appris après un échec plutôt que de conclure par un “ce n’est pas grave” qui est subjectif et n’apporte rien.

Donc, même s’il est impossible de motiver quelqu’un, il est tout à fait possible d’agir sur l’environnement de cette personne de manière à favoriser sa motivation. Cela passe d’abord par un travail sur soi.

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Photo de Xan Griffin